31.8.20198 J'ai enfin trouvé le ton juste pour la réédition de Canaris de la modernité. Je suis très heureuse d'annoncer qu'il sera disponible en octobre prochain.
Il y a presqu'un an, je traduisais mes doutes quant à la justesse de rééditer ce topo, dont la deuxième édition datait de 2013. La 3ème édition est désormais prête. Elle sera disponible dans les canaux habituels à mes livres dès la fin octobre 2019, si pas un peu avant.
J'ai décidé de ne plus cibler que les enfants "canaris" et d'omettre dans la nouvelle édition toutes les pistes autour des adultes qui se sentiraient catégorisés comme des canaris. Ces derniers feront l'objet d'un topo expert, plus dense et plus ardu: Repenser l'assiette du mangeur atypique. Dans ce topo-ci, j'ai ainsi plus de place pour des pistes pragmatiques. Documents pratiques qui seront étendus dans le livre de recettes pratiques, Enfants sereins, qui ne sera plus édité en version papier mais qui peut être téléchargé en plusieurs chapitres, gratuitement.
Le public primaire ciblé ici? Les parents d'enfants nerveux, atypiques, hyper- ou hypotoniques, multiallergiques. Parmi eux, je m’adresse aux premiers arrivants en « cuisine saine » tout autant qu’aux vieux routards. L’un et l’autre peuvent changer de regard s’ils me suivent dans cette piste. Ma voisine doute de l’impact d’une cuisine saine sur les nerfs de son petit. À l’inverse, mon cousin pense que seul un régime végétarien aiderait son enfant polyréactif. Je tente d’exposer les tenants et les aboutissants pour ces deux visions. Le public secondaire est composé des praticiens, depuis le pédiatre classique jusqu'au naturopathe, qui trouveront dans ce livre une ouverture, un nouveau regard. C'est à leur intention que j'ai par exemple inclus ici le résumé de la diète Hafer, qui était dans le topo Gloutons de gluten (topo qui, lui, ne sera pas réédité).
L'écriture a totalement changé pour cette 3ème édition. Le défi que je me suis lancé dans l'écriture des topos dès 2003 est singuliersi l'on se place dans le champ des livres de diététique: là où tous les auteurs prêchent et tentent de convaincre que leur piste est la seule juste et bonne et bénie des dieux, je cherche comment ouvrir des portes - et des fenêtres! - afin que chacun puisse se forger sa propre idée, changer de regard, ouvrir sa propre voie dans l'escalade de cette montagne qu'est l'alimentation individualisée.
Cela se paye au prix d'une rédaction en aquarelle, par touches (qui peuvent paraître des confettis), d'une écriture qui peut paraître incohérente pour celui qui s'est abreuvé auparavant à tant de sources riches en certitudes et en mantras. Centième édition, millième sous-presse: la nutrition est un art, malgré des atours cliniques. Nous naviguons à vue, au coeur d'un océan de paramètres tous plus riches les uns que les autres. Et l'on voudrait y trouver des certitudes?
Dans ce topo-ci, j'ai abandonné cette intention aquarelliste. Je suis émue par le désarroi des parents, épuisés et découragés. Je l'ai donc réécrit dans le ton habituel des opus de diététique classique ou alternutritionniste: carré, sûr de soi, mono-piste.
Le temps nous dira si j'ai bien raisonné.
Sur un plan anecdotique, j'ai resserré les boulons: désormais je ne présente Mes nerfs en paix, la cure adéquate pour les "canaris", QUE comme un test temporaire. Je dois le répéter cent fois sur les 180 pages de cette nouvelle édition, tout comme je dois réitérer vingt fois le concept suivant: sur un public aussi atypique que les canaris de la modernité, seuls les parents pourront déterminer le meilleur régime à moyen terme, au sortir de cette courte cure, car eux seuls peuvent les observer finement. J'espère ainsi décourager les quelques praticiens dont j'ai eu vent, qui maintiennent les parents dans un enfermement délétère. Si le régime n'a rien donné le premier mois, quelle utilité de persévérer? S'il a donné des effets positifs, il confirme une piste de réflexion, un début de diagnostic de ce qui ne va pas chez le petit. Cela ne présuppose en rien qu'il faut poursuivre cette cure d'évictions plus longtemps qu'un mois. Cela nous indique plutôt qu'il convient de reconstruire un organisme fragilisé, ce qui est impossible si l'on raisonne en mode "sans".